Le Chemin qui monte à Baillarguet

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Huile sur toile 40 x 40 cm

Nous avons souvent arpenté ce chemin, quand l'envie nous prend d'une petite balade,
directement en sortant de chez nous, sans avoir à prendre la voiture.Quand il y a mille choses à faire,
et raisonnablement seulement une heure ou deux disponibles pour prendre l'air et marcher,
on décide alors d'une boucle plus ou moins grande et passons invariablement par Baillarguet.

La plupart du temps, nous allons nous promener sur la colline en face,
car d'en haut, on peut voir au loin un bout de mer, le Château de Castries,
l'étendue des pins et un champ d'oliviers vers le sommet.
On croise quelques cyclistes, des coureurs à pied ou des promeneurs de chiens,
tous gens paisibles et soucieux d'entretenir leur forme.

L'hiver, nous partons bien couverts. Au bout de cinq minutes, on enlève déjà une pelure : un gilet ou une écharpe
car le soleil méditerranéen est toujours généreux.
L'été on transpire à grosses gouttes en faisant notre footing.
Au retour, quand on emprunte le chemin de Baillarguet, on est presque arrivés chez nous et l'on commence à avoir soif...
La côte semble raide, la fatigue se fait sentir.

Maintenant qu'il y a le lycée en contrebas, on peut voir quelques chevaux dans l'enceinte cloturée derrière.
Le directeur du lycée prête sans doute le terrain au propriétaire des écuries toutes proches.
Avant, il y a quelques années, il y avait un seul cheval en liberté, qui paissait en haut de la colline,
tranquillement, à quelques mètres des premières maisons.
Cela me semblait et me parait toujours le paradis d'avoir cette vision à quelques enjambées de chez nous.
Parfois on croise un ou plusieurs chiens. Dans le quartier, ils sont assez libres. C'est la récréation.
Leurs maîtres les laissent aller à leur guise. Ils se poursuivent, errent en bande et ne sont jamais agressifs.
Je maitrise malgré tout un peu d'appréhension quand la troupe est nombreuse.

Quand on arrive en haut du chemin, on aperçoit en premier quelques pans de maisons qui semblent inhabitées.
C'est dommage, elles sont si bien placées... Elles donnent au lieu un charme suranné, un aspect un peu abandonné :
vieilles pierres et murs grignotés par le lierre. Sur la place caillouteuse, il y a quelquefois des voitures de visiteurs
qui se rendent tout à côté à la maison de retraite des pères missionnaires.

Il y a encore peu de temps, les scouts disposaient d'un local dans les beaux bâtiments vieillots
qui appartenaient à l'évêché à l'entrée du hameau. Certains week-ends, quand revenait le printemps,
on voyait fleurir deux ou trois grosses tentes sur le plat de la colline, à droite du chemin.
De la maison, on entendait quelques bruits étouffés, des voix claires d'adolescents, parfois un peu de guitare.
Certains jeunes s'aventuraient en "jeux de pistes" ou par curiosité jusqu'à notre bout de garrigue très peu délimitée.
J'avais l'amusante impression depuis ma chaise longue sur la terrasse, d'apercevoir en vrai
quelques héros du "Club des cinq" ou du "Clan des sept" de mon enfance... faisant quelques pas en "terre inconnue".

La dernière fois qu'on a grimpé le chemin, c'était pour rendre visite à François et Chantal. On a bu un café,
bavardé comme des pies, comme si on se connaissait depuis des lustres, ce qui n'est pas le cas...
On se ressemble un peu peut-être quand on a choisi d'habiter les mêmes contrées.

J'ai peint "le chemin qui monte à Baillarguet", quelques temps après notre première rencontre.
Nous avons l'envie commune de préserver la beauté de notre coin de campagne. Mais le béton se rapproche...
Combien de temps encore, le chemin restera-t il avec ses jolis cailloux blancs ? 

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